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de jouer une dernière fois du Wagner et les Allemands seraient repartis sans lui. On ne pouvait pas arrêter un homme qui interprétait si bien Wagner !

Jean nous fait remarquer l’exceptionnelle luminosité de son église. Elle a l’avantage, les jours ensoleillés, de bénéficier tout au long de journée des rayons du soleil qui entrent, tour à tour, par chacun des nombreux vitraux colorés superposés en deux rangées. Dans le chœur, nous restons un long moment en admiration devant un ensemble statuaire enclavé dans une niche au-dessus de l’autel. Maurice Ringot, créateur de cette œuvre, appartenait à une très grande famille de sculpteurs et marbriers du Nord-Pas-de-Calais. Il est décédé en 1951. L’entreprise familiale fonctionne toujours dans la région et a pignon sur rue, ici, à Coudekerque. Cette œuvre nous intéresse tout particulièrement, on y voit Germaine entourée de nombreux moutons qui s’apprête à traverser le Courbet laissant échapper quelques roses de son tablier. Au loin sont représentés des monuments de Pibrac : le clocher-mur de l’église Sainte-Marie-Madeleine, la métairie où vécut Germaine ainsi que le château. Nous admirons la beauté et la pureté que l’artiste a su donner au visage de sainte Germaine et en faisons la remarque à notre guide. Un article lu sur internet nous apprend que Pierre Devos, historien passionné de généalogie et par l’histoire du patrimoine local a écrit dans son livre : «  Il est même arrivé que des enfants de la famille Ringot, en fonction des époques, servent de modèle pour dessiner les visages des statues de saintes. C’est le cas sur une statue d’une jeune fille qui prie avec des moutons à ses pieds. » Est-ce la réponse à notre question ?

Au-dessous de cette œuvre magnifique et unique qui est éclairée dès que la nuit tombe, se trouve une porte où nous pénétrons à la suite de Jean, elle conduit au carillon. Ici pas d’électrification, c’est Jean qui fait office de carillonneur et il en est très fier. Il nous raconte avec émotion que lorsqu’il a accepté de s’occuper de l’église, en 2004, son premier geste a été de fleurir la statue de sainte Germaine avec de belles roses artificielles. Ce bouquet est toujours là depuis son arrivée, intact comme au premier jour. Il nous montre ensuite une autre statue, qui, entreposée dans la sacristie attend d’être rafraîchie avant de trouver une place plus honorable dans cette très belle église de plus de 300 places assises. La messe y est célébrée tous les samedis soir à 18h30 et les portes s’ouvrent régulièrement pour les événements heureux, baptêmes et mariages et hélas les moments plus douloureux lorsqu’il s’agit d’obsèques, bref, une église bien vivante. L’église a donné son nom au quartier, un rond-point le signale joliment aux arrivants, on ne peut pas se perdre ! Coudekerque comprend cinq quartiers, ce n’est pas un village mais une ville de plus de 24000 habitants.

Nous avons pu visiter cette belle église grâce à un énorme élan de solidarité. Notre premier contact, Martine, bénévole et catéchiste dans cette paroisse était en congé dans le Sud au moment de notre visite. Désolée de nous « rater », elle demande à Monique, une amie catéchiste qui s’occupe aussi du fleurissement de l’église, de nous accueillir, nous ouvrir les portes et nous guider. Par malchance, la veille de notre arrivée Monique a dû être hospitalisée en urgence mais malgré son souci de

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