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En 1644, quarante années plus tard, tout le monde a oublié la petite bergère, ou presque.

Ceux de son âge ont maintenant 64 ou 65 ans, un âge avancé pour l’époque.

C’est ici que commence l’extraordinaire histoire de Sainte Germaine.

Pourtant, rien ne la destinait à la gloire ; nous n’aurions plus entendu parler d’elle sans la divine découverte de son corps intact sous les dalles de l’église, un matin de décembre 1644.

Ce jour-là, le fossoyeur Guillaume Cassé, aidé de Gaillard Baron, creuse une fosse dans l’église pour ensevelir Germaine Andouane, laquelle avait formulé le vœu d’y être enterrée.

A peine avaient-ils commencé à creuser le sol qu’ils découvrent le corps d’une jeune fille, un corps en parfait état de conservation.

Sa tête est couronnée d’une guirlande d’œillets des champs mêlés d’épis de seigle; ces détails nous permettent de situer sa mort vers le mois de juin : les fleurs ont perdu de leur éclat mais les épis sont dorés et gonflés de grains.

Le premier coup de pioche malencontreux a atteint l’aile du nez ; la blessure a tout l’aspect de la chair vivante.

  

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