UNE HISTOIRE DE CŒUR

Un fait divers relaté sur un quotidien régional nous apprend qu’il existe à Auzielle, dans la Haute-Garonne, une route du nom de « Côte Fontaine Sainte-Germaine ». Cette information nous interpelle. Une enquête s’impose…

Arrivés sur les lieux, nous constatons que sur la départementale qui relie le village de Lauzerville au village d’Auzielle, il y a effectivement, en pleine côte, une fontaine de briques lauragaises, construite il y a 150 ans, composée de trois bassins dominés par une statue de sainte Germaine.

En quête de renseignements, nous apprenons à la mairie et surtout grâce à Claude Luneau, que la statue située dans la niche au-dessus de la fontaine avait mystérieusement disparu en 1978 et que la communauté paroissiale avait décidé de la remplacer. C’est ainsi que le 11 juin 1994, une foule nombreuse se pressait autour de la fontaine, pour assister à la bénédiction de la nouvelle statue en terre cuite.

Une messe, célébrée en l’église Saint-Pierre du bourg, par le père Cholet, accompagnait cette réhabilitation. Grand jour de fête en l’honneur de sainte Germaine agrémenté de chants et litanies à la gloire de notre sainte.

A cette occasion, Claude Luneau, représentant de la communauté paroissiale d’Auzielle, fit avec beaucoup de brio l’historique de la fontaine et Elisabeth Poinsignon-Milcan, l’artiste qui a mis tout son cœur à réaliser la sculpture, a parlé avec émotion de sa rencontre avec sainte Germaine.

Sept ans se sont déjà écoulés depuis la cérémonie de 1994 mais elle nous en parle comme si c’était hier, il faut dire que ce jour-là représente pour elle un changement important dans sa vie. Elisabeth était potière jusqu’à ce jour de 1994 où la communauté paroissiale d’Auzielle lui demande de fabriquer une statue de sainte Germaine. Son rêve se réalise, de simple potière elle devient enfin sculptrice. Elle nous raconte alors que lorsqu’elle s’est mise au travail ses mains, à son grand étonnement, ont modelé toutes seules comme si quelqu’un les guidait, elle en est encore troublée. Le 11 juin c’est avec une grande joie qu’elle décide d’offrir son œuvre pour orner la fontaine d’Auzielle mais lorsqu’elle se sépare de la statue elle ressent un pincement au cœur et elle comprend qu’elle est attachée à jamais à sainte Germaine. Pour elle, cette création a une valeur spirituelle et sentimentale.

Des paroissiens d’Auzielle lui demandent de modeler des petites répliques de cette grande statue ce qu’elle fait avec un grand plaisir en conservant deux chez elle, une qui veille sur son atelier et une qui accueille les visiteurs à l’entrée de sa villa.

Par la suite de nombreuses commandes lui parviennent pour des sculptures diverses et en 1997 elle se voit attribuer le premier prix de sculpture à Saint-Félix-du-Lauragais et sa renommée va grandissante comme le montre les nombreuses coupes que nous avons pu admirer. La réussite, c’est à sainte Germaine que je la dois, grâce à elle je suis sculptrice ! » conclut-elle. Quant à nous, nous regagnons Pibrac heureux d’avoir fait la connaissance de Claude et Elisabeth, deux amis de sainte Germaine, que nous remercions de leur chaleureux accueil.

Jacques et Nadine