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SAINTE GERMAINE A COUDEKERQUE-BRANCHE


Quand on l’aime comme nous, on ne compte plus et ce ne sont pas les 975 kilomètres qui séparent Pibrac de Coudekerque-Branche qui allaient nous arrêter. Sainte Germaine nous attendait dans son église, tout près de Dunkerque.


Dès le début du XXe siècle, le Sacré-Cœur, église originelle de Coudekerque-Branche, ne suffit plus pour contenir tous les paroissiens d’une ville qui se peuple de plus en plus. Une paroisse Sainte-Germaine voit le jour et l’abbé Rollier, curé fondateur, commence en 1906 à officier dans une chapelle provisoire construite rue Hoche et dédiée à la bergère. A son emplacement aujourd’hui se trouve un garage mais on peut en apercevoir encore la façade. Pour faire face à l’augmentation croissante de la population, il est décidé en 1910 de construire un nouvel édifice et c’est dans ce dernier, qu’aujourd’hui, 23 avril 2013, nous avons la grande joie de nous trouver. Jean, sacristain depuis 2004, est là pour nous faire visiter et répondre à nos nombreuses questions.

Juin 1910 voit la pose de la première pierre de l’église actuelle et un an plus tard, en mai 1911, ce nouveau monument religieux est consacré, inauguré et dédié à sainte Germaine de Pibrac. A la suite de cette cérémonie, dans un grand recueillement, le Très-Saint-Sacrement est solennellement porté, en procession, de la chapelle provisoire à la nouvelle église Sainte-Germaine. Dans l’après-midi du même jour, la statue de la sainte et la relique sont également amenées lors d’une grandiose manifestation rassemblant plusieurs milliers de personnes. Le chemin de croix est aussi transféré et joliment mis en valeur sur les grands murs de la nouvelle maison de Germaine. Jean nous fait remarquer la particularité de ce bel ouvrage, œuvre de Hilaire Hennebert : il possède quinze stations au lieu de quatorze, la dernière représentant la résurrection du Christ. Depuis 1907 avaient lieu des neuvaines de prières et des pèlerinages en l’honneur de sainte Germaine de Pibrac. Des processions de cette époque, il ne reste que deux magnifiques bannières exposées de chaque côté du chœur. Dieu sait que l’abbé Delarroqua, aujourd’hui décédé, qui a été curé de cette paroisse durant vingt-sept ans s’est battu inlassablement pour le bien de ses fidèles, toujours prêt à défendre sa paroisse, bravant même les autorités pour que les processions se déroulent dans les rues de Coudekerque malgré les interdictions du maire de l’époque ! Jean nous raconte que pendant la Seconde Guerre mondiale, ce prêtre au caractère très affirmé, est resté ici dans son église, même pendant la poche de Dunkerque quand la ville était en zone interdite. On raconte qu’un jour les Allemands étaient venus l’arrêter et qu’il aurait fait le souhait

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